Assassinat-exécution de Jean-Charles de Menezes
20 Septembre 2024 , Rédigé par Jean-Pierre Llabrés
En 2005, j’ai été révulsé par la mort de ce jeune homme.
Le 7 juillet 2005, à Londres, quatre kamikazes s’étaient fait exploser dans des rames de métro et dans un bus, faisant 52 victimes en plus des quatre terroristes et plus de 700 blessés. Le 21 juillet, une nouvelle série d’attentats à la bombe avait cette fois échoué. Habitant un immeuble surveillé par Scotland Yard dans le cadre de la recherche des terroristes présumés, de Menezes avait été pris par erreur pour Osman Hussein, l’un des suspects.
Suite à ces actes de terrorisme, la police avait été autorisée à tirer pour tuer afin qu’aucun terroriste ne puisse déclencher une ceinture d’explosifs.
Le 22 juillet, le Brésilien de 27 ans prend le bus, suivi par la police. Il se rend à la station de métro de Stockwell. Un policier cité dans le document révèle : «Pendant ce voyage, sa description et son attitude ont été évaluées et nous pensions que cela correspondait à l'identité d'un des suspects recherchés pour terrorisme. L'information est alors passée au centre d'opérations et le «gold command» (ndlr: le commandement en charge de l'opération) nous a donné pour instructions d'empêcher de Menezes d'entrer dans le métro. La responsabilité est alors passée à C019 (ndlr: la brigade armée de Scotland Yard).» En clair, Jean Charles de Menezes est formellement identifié comme un des terroristes et les policiers ont ordre de l'abattre s'ils soupçonnent qu'il tente une opération-suicide.
A ce stade de l'opération, le Brésilien semble ignorer qu'il est suivi. Les images capturées par les vidéos de surveillance dans le métro montrent qu'il prend le temps d'attraper un journal gratuit, puis descend les escaliers normalement. En arrivant près du quai, il se met à courir, sans doute pour attraper le train. Dès lors, les événements s'accélèrent. Un officier de surveillance présent sur le quai raconte: «J'ai entendu des cris, y compris le mot «police» et je me suis retourné vers l'homme en veste de jeans. Il s'est immédiatement levé et s'est avancé vers moi et les officiers de CO19. Je l'ai ceinturé, mettant ses bras de côté, puis je l'ai repoussé sur son siège. J'ai alors entendu un coup de feu très près de mon oreille gauche.»
En fait, il a reçu sept projectiles dans la tête et un huitième dans l'épaule.
Il s’agit donc d’un assassinat-exécution puisqu’il était immobilisé par les policiers.
Devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) la famille du jeune homme a contesté le traitement judiciaire britannique de cette bavure : aucun policier n'avait fait l'objet de poursuites pénales individuelles, le parquet ayant considéré que les preuves manquaient pour engager de telles procédures.
"Nous avions espéré que ce jugement apporterait une lueur d'espoir, pas seulement à nous, mais à toutes les familles qui se sont vues refuser le droit à la justice après des morts (infligées) par la police", a déclaré Patricia da Silva Armani, la cousine de Jean Charles de Menezes à l'origine de la requête à la CEDH.
"C'est incroyable que notre cousin innocent ait reçu sept tirs de la police dans la tête alors qu'il n'avait rien fait de mal, et qu'aujourd'hui encore la police n'ait pas eu à rendre comptes de ses actes", a-t-elle ajouté.
SCANDALEUX ! ! !...
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