Pour un Nouvel Ordre Socio-Économique Français Équitable !
Beaucoup s’inquiètent de la mise en œuvre d’un Nouvel Ordre Économique Mondial concocté par une petite minorité de la population mondiale, les « Nantis » (patrimoines allant d’un million à plusieurs dizaines de milliards d’Euros ; environ 10 millions de personnes, soit 0,17% de la population mondiale), en vue d’accroître leurs fortunes aux dépens de l’immense majorité, les « Démunis ».
Cette lamentable perspective est-elle incontournable, irrémédiable ?
Les Nantis disposent d’immenses patrimoines qui, bon an, mal an, leur permettent de mener une vie confortable et, surtout, de recapitaliser une part (majeure ?) des profits réalisés annuellement.
Il est parfaitement possible d’illustrer ce mécanisme de base, simple dans son principe, en prenant comme exemple non pas une personne privée (elles sont trop rares à parler ouvertement et clairement de leur fortune) mais en citant une institution mondialement connue, la Fondation Nobel qui fonctionne ainsi depuis plus d’un siècle (sans avoir connu de malversations financières).
La Fondation Nobel résulte de la volonté testamentaire d’Alfred Nobel qui, il y a déjà un siècle, fit don d’une part de sa fortune sous réserve de fructification de manière à ce qu’une partie des revenus issus de ce capital permette d’attribuer les cinq célébrissimes Prix Nobel (six, si l’on y ajoute le Prix Nobel d’Économie, institué et financé par la Banque Nationale de Suède, en 1968) et qu’une autre partie soit recapitalisée.
Au cours des années 1990 1999, la Fondation Nobel a atteint une recapitalisation annuelle nette supérieure à 7 % en intérêt composé annuel sur 10 ans (exactement : 7,665 %). Son capital de 1,5 milliard de Couronnes suédoises, sous forme d’actions (57 %), d’obligations (37 %) et d’immobilier (6 %), s’en est trouvé doublé, passant à 3,1 milliards (303 millions d’Euros ; 1 Couronne suédoise = 0,0977199915 Euro).
Par ailleurs, il convient de savoir que, durant cette période de 10 ans, les prix attribués par la Fondation Nobel n’ont représenté que 9 % des profits issus de ses placements tandis que les frais de gestion de la fondation furent de 20 %. Ainsi, la Fondation Nobel a recapitalisé 71 % de ses profits.
Ces résultats, constat d’une réalité tangible, demeurent applicables à d’autres concepts ; aux problèmes des Démunis, par exemple, dont la situation, dans le cadre de l’ordre économique mondial actuel, souffrent notoirement de l’absence de capitaux concurrentiels de ceux dont disposent les Nantis.
Ainsi, sur la base du mécanisme de fonctionnement de la Fondation Nobel, il serait souhaitable que les Démunis soient en capacité de mettre en œuvre un mécanisme de création de capital qui, à terme, leur apporterait des avantages très similaires à ceux dont jouissent les Nantis. Ce but atteint, les Démunis seraient, de facto, en situation d’influer très sensiblement sur le Nouvel Ordre Économique Mondial qui se profile.
Comme il serait par trop immodeste de vouloir dessiner, ici, une proposition de ce que pourrait être un Nouvel Ordre Économique Mondial équitable, on se contentera d’y exposer une proposition de ce que pourrait être un Nouvel Ordre Économique Français Équitable, tâche qui, au demeurant, pourra déjà sembler démesurément ambitieuse.
Les partis de gauche, les « Gauches », de même que les partis de droite, les « Droites », faisant, respectivement, tabula rasa de leurs illusions n’assumant pas pleinement ni le capitalisme ni l’économie de marché, d’une part, et se refusant toujours aux perspectives humaniste, philanthropique et anthropocentrique, d’autre part, tous ces partis nécessitent, d’extrême urgence, une clef de voûte programmatique à très long terme qui soit susceptible d’intéresser les citoyens-électeurs-contribuables.
Cette clef de voûte programmatique à très long terme doit être une « utopie réaliste ». Un produit dérivé de la Belle Utopie (Agathatopia) de James Meade, prix Nobel d’économie en 1977.
Pour être réaliste, cette nouvelle utopie devra impérativement faire la synthèse entre l’Économie de Marché (incluant mondialisation & privatisation) et la Solidarité entre tous (autrement qu’en prenant aux uns pour donner aux autres).
Cette clef de voûte programmatique à très long terme leur est proposée dans les paragraphes qui suivent. Les résultats apparaîtront dans un siècle mais il est impératif de commencer dès maintenant.
Donc, il appartient aux penseurs des Gauches et des Droites de réfléchir à des solutions capables de porter des fruits dans le futur le plus immédiat, le présent.
À cet effet, les Gauches et les Droites doivent savoir que feu l’historien de l’économie, Jacques Marseille, décédé début 2010, préconisait de mettre en œuvre, immédiatement, une Allocation Universelle mensuelle de 750 Euros per capita (au-dessus de 18 ans) pour un coût additionnel maximal de 11 milliards d’Euros durant la première année.
« Cette allocation universelle serait susceptible de marier ce qui paraît pour l’instant incompatible : une sécurité [économique absolue] indispensable et une flexibilité accrue du travail ».
Toutefois, il convient de préciser que l’Allocation Universelle ne pourrait être pleinement satisfaisante car elle demeurerait financée par la fiscalité. Il conviendrait donc de trouver un financement autonome, pérenne, généré par l’économie marchande réelle, indépendamment de toute fiscalité.
Le court terme ainsi résolu, les penseurs des Gauches et des Droites pourraient se consacrer à trouver des solutions complémentaires faisant le lien entre le présent et le long terme que représente la clef de voûte programmatique qui leur est ici proposée.
En ces temps de crise financière, certains veulent « moraliser », réguler, le capitalisme sans autre objectif que d’éviter que ne se reproduise ce type de crise ultérieurement. D’autres y voient l’opportunité d’abolir un capitalisme légitimement honni pour la misère qu’il ne parvient pas à éradiquer. Mais, entre les « conservateurs » inimaginatifs et les « révolutionnaires » conformistes, n’existe-t-il pas une possibilité de transformer le capitalisme de l’intérieur et de le rendre bien plus vertueux ?
La réussite du Capitalisme à améliorer globalement le niveau de vie des êtres humains ne saurait masquer son échec structurel majeur, à savoir : son incapacité à éradiquer une injustice économique et sociale indubitable. Pour preuve : de par le monde, des centaines de millions de nos contemporains sont contraints de survivre avec moins d’un Euro par jour !
Malgré cela, un intellectuel contemporain estime que, dans le Capitalisme, la contradiction entre le capital et le travail, avec son corollaire, la lutte des classes, a été résolue.
Au contraire, un autre penseur, contemporain également, diagnostique qu’il est mystificateur de croire qu’au sein du Capitalisme, il y a compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.
L’Histoire ne retiendra, éventuellement, le nom du premier que pour son erreur d’analyse et celui du second que pour son incapacité à résoudre sa propre inéquation ; pourtant pertinente.
À en croire l’un, le Capitalisme éradiquera, spontanément, l’extrême pauvreté et instaurera, tout aussi spontanément, l’équité économique et sociale absolue. Bel exemple de béat optimisme improductif !
À en croire l’autre, l’inéquation est insoluble. Bel exemple d’impérissable pessimisme improductif !
En somme, il n’y aurait d’autre alternative que de ne rien faire, tout finissant par s’arranger naturellement (fatalisme positif), ou de poursuivre la lutte des classes, seul moyen des défavorisés pour améliorer leur condition (fatalisme négatif). Les deux approches constituent une variante, optimiste et pessimiste, d’une même résignation.
Ces deux attitudes oublient le fait que le Capitalisme est une œuvre humaine qui, en tant que telle, peut être amendée par ses géniteurs. Les imperfections du Capitalisme permettent à ses détracteurs d’omettre que nombre de corrections ont déjà été réalisées et qu’il n’est plus aussi sauvagement et universellement libéral qu’il le fut.
Certes, l’interventionnisme correctif n’est pas encore parvenu à faire du Capitalisme un système économique et social anthropocentrique, philanthropique. Probablement, faute d’avoir réellement essayé. Certainement, faute d’avoir trouvé une solution réellement satisfaisante. Cette solution pourrait résulter de la constitution du Parti Capitaliste Français.
Par parenthèse, cette proposition du Parti Capitaliste Français (60 millions d’habitants) pourrait être reprise par un Parti Capitaliste Européen (600 millions d’habitants) ou par un Parti Capitaliste Mondial (6 milliards d’habitants).
Le Parti Capitaliste Français a pour objectif principal de présenter une solution susceptible d’instaurer une réelle compatibilité entre Compétitivité et Solidarité, d’éradiquer l’extrême pauvreté, de conduire au bénéfice d’une Sécurité Économique « relativement absolue » (il demeure difficile d’utiliser le terme « absolu » car, en matière d’œuvre humaine, il n’est rien qui soit véritablement « absolument absolu ».), bref, de générer un Capitalisme intrinsèquement Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.
Pour atteindre son objectif principal, le Parti Capitaliste Français doit atteindre, successivement, plusieurs objectifs spécifiques.
1.Obtenir une majorité parlementaire de gouvernement (ou faire partie d’une coalition parlementaire de gouvernement s’engageant à réaliser l’objectif principal et les objectifs
spécifiques du Parti Capitaliste Français).
2. Voter la création d’une Société Holding Nationale dont la tâche consistera à gérer toutes les participations financières de l’État dans des entreprises publiques et privées
(banques incluses).
3. Voter l’exonération de cette Société Holding en matière de tous impôts et taxes sur ses résultats financiers afin d'optimiser et d'accélérer le développement de cette entité
en charge d'une mission de service public. Cette exonération devra faire l'objet d'une dérogation exceptionnelle au principe de la libre concurrence de la part de l'Union Européenne ou/et
d'instances internationales telles que l'OMC, par exemple.
4. Voter simultanément le financement annuel de cette Société Holding, pendant une durée de cinquante ans, à concurrence d’une moyenne de 365 Euros par citoyen français
(soit 21,900 milliards d’Euros pour 60 millions d’habitants, aujourd’hui, et 25,550 milliards d’Euros pour une population de 70 millions d’habitants en 2050).
Le problème du financement de la période d’épargne peut paraître insurmontable. Mais, les Français disposent de plus de ressources qu’il y paraît. Tout d’abord,
chaque année, les Français épargnent, en moyenne, 15 % de leurs revenus. Au-delà de cela, il convient de rappeler que, chaque année, les Français misent plus de 20 milliards d’Euros dans des
jeux de hasard (soit quasiment les 21,900 milliards d’Euros nécessaires en première année de la phase d’épargne).
Cette société aura un statut de coopérative (avec tous les aménagements nécessaires). Toutes les citoyennes et tous les citoyens majeurs en seront automatiquement sociétaires et détiendront le pouvoir électif sur la base de « 1 citoyen = 1 voix » pour désigner les personnes destinées à constituer les instances dirigeantes.
Tout mandat électif au sein de la Société Holding sera exclusif.
Les détenteurs d’un mandat politique ne pourront être éligibles à un mandat électif au sein de la Société Holding que pour autant que leur mandat politique aura échu depuis une période au moins égale à la durée dudit mandat politique.
L’objectif de la Société Holding sera quadruple.
1. Elle devra gérer, de la manière la plus profitable qui soit, toutes les participations dans les entreprises publiques (privatisées, de facto) et privées qui lui seront
transférées par l’État.
2. Chaque année, elle devra investir les fonds qui lui seront alloués par ses sociétaires de manière à prendre de nouvelles participations minoritaires (minorité de blocage au
minimum) ou majoritaires dans des entreprises (banques incluses) présentant, à court, moyen et long terme, des perspectives de profits financiers raisonnables.
3. Pendant la phase de capitalisation de cinquante ans, et au-delà, la Société Holding recapitalisera et réinvestira, chaque année, l’ensemble de ses profits de manière à
accroître et accélérer sa rentabilité.
4. Lorsque ses capitaux accumulés et ses profits annuels parviendront à leur masse critique, la Société Holding, d’une part, recapitalisera et réinvestira 25 % de ses
profits annuels et, d’autre part, consacrera 75 % desdits profits au versement d’un Dividende Universel à chacun des citoyens français (mineurs inclus).
Collectivement :
Jacques Marseille, historien de l’économie, a calculé que, depuis 1913, le rendement de la bourse s’établit à 4 % par an, dividendes inclus et net d’inflation.
Si l’on table sur un tel rendement pour le siècle à venir, les cinquante années d’investissements de la Société Holding généreront, en 2050, un capital cumulé de 3.691 milliards d’Euros, soit 10 % de la capitalisation boursière mondiale actuelle. Cinquante ans plus tard, en 2107, ce capital cumulé s’élèvera à 34.515 milliards d’Euros, soit l’équivalent de la capitalisation boursière mondiale actuelle (il est quasi impossible d’évaluer à combien s’élèvera la capitalisation boursière mondiale en 2107).
Des prises d’intérêt d’un tel montant dans le capital des entreprises permettront d’influer sérieusement sur leurs stratégies et sur leurs politiques. À l’heure où l’on aspire à des « entreprises citoyennes », il semble que rien ne sera plus « citoyen » que l’influence que pourra avoir un tel fonds souverain privé géré de manière collective, associative, sur les entreprises.
Individuellement :
À ce moment-là, la Société Holding aura atteint la masse critique nécessaire au service d’un Dividende Universel (per capita) qui continuera d’augmenter année après année.
Année |
Revenu Universel mensuel |
Écart |
Population |
Capital cumulé |
---|---|---|---|---|
2109 |
1.028 |
- |
84 |
36.000 |
2158 |
1.505 |
49 |
98 |
60.000 |
2198 |
2.004 |
40 |
110 |
90.000 |
2229 |
2.503 |
31 |
121 |
124.000 |
2255 |
3.016 |
26 |
131 |
162.000 |
2276 |
3.506 |
21 |
140 |
201.000 |
2295 |
4.018 |
19 |
149 |
244.000 |
2311 |
4.507 |
16 |
156 |
288.000 |
2326 |
5.018 |
15 |
163 |
336.000 |
Et cætera... |
À ce stade, il n’est pas inutile de rappeler que le Dividende Universel sera destiné à tout individu français, même mineur. En conséquence, en 2109, une famille de quatre personnes, dont deux mineurs, percevra, mensuellement, un Dividende Universel total de 4.112 Euros.
Comme le Dividende Universel sera perçu dès la naissance, et jusqu’à la mort, les concepts mêmes de « chômage » et de « retraite » deviendront totalement obsolètes (la « retraite par répartition » ne constituant absolument pas un horizon indépassable). Le statut de salarié (dépendant) sera remplacé par celui de « prestataire de services » (indépendant) qui permettra à chacun de négocier la nature, la durée, la rémunération, Et cætera, relatives à l’activité économique qu’il souhaitera exercer.
Il est possible que certains se satisfassent du minimum que représentera le Dividende Universel et se refusent à exercer une activité économique. Si cette attitude se généralisait, le Dividende Universel disparaîtrait faute pour l’économie de trouver les compétences dont elle a besoin pour générer des richesses et se perpétuer. Comme le Dividende Universel dépendra de la bonne santé de l’économie, il serait proprement suicidaire que toute la population se laisse aller à un mouvement de « paressegénéralisée ».
Considérant qu’une marge de la population pourra se laisser aller à se satisfaire du seul Dividende Universel, il ne fait pas de doute que cette fraction de la population sera compensée par nombre d’autres qui souhaiteront gagner bien plus que le seul Dividende Universel et qui le feront avec d’autant plus d’enthousiasme que nul ne pourra plus jamais les accuser de s’enrichir sans limites par l’exploitation de leurs semblables.
Tout ce qui précède peut n’être considéré que comme une simple utopie : irréalisable ! Cependant, il convient de souligner que c’est fondamentalement par le mécanisme décrit que « les riches deviennent toujours plus riches ». Dans ce cas, pourquoi ce mécanisme ne ferait-il pas également que « les pauvres deviennent, d’abord, de moins en moins pauvres puis, enfin, de plus en plus riches » ?
Par ailleurs, les délais nécessaires avant que le service d’un Dividende Universel soit possible peuvent paraître trop importants. Grosso modo, nous avons 100 à 150 ans de « capitalismesauvage » derrière nous. Le projet du Parti Capitaliste Français permet l’émergence d’un Capitalisme intrinsèquement Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable dans les 100 à 150 prochaines années. Cela ne vaut-il pas mieux que l’espoir d’un Grand Soir qui, peut-être, ne viendra jamais ?...
Enfin, le projet proposé n’entrave aucunement la croissance économique. De plus, cette croissance sera respectueuse de l’environnement pour autant que les « nouveaux possédants » de l’économie capitaliste se voudront écologistes.