Le IIIe millénaire sera agnostique ou ne sera pas !
Dès l’accession de l’être humain à la conscience, il n’a manqué de se poser des questions existentielles auxquelles, faute de pouvoir répondre rationnellement, il répondit par le surnaturel.
À partir de là, la voie fut grande ouverte pour les croyances les plus irrationnelles qui ont fini par s’organiser en religions lesquelles ont dominé des millions d’êtres humains pendant plusieurs millénaires.
Durant ce même temps, des esprits rationnels, libres et courageux, se sont efforcés d’apporter des réponses rationnelles à ces questions existentielles. Peu à peu, dans la douleur, leurs propositions ont été reconnues et, progressivement, leur science bat en brèche le credo des religions.
Ce combat se poursuivra durant le IIIe millénaire au terme duquel l’agnosticisme sortira peut-être triomphant.
Les trois religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islam) postulent qu’il existe un dieu créateur de l’univers.
Nul vivant n’est en mesure d’apporter la preuve d’une telle existence ou inexistence. De plus, aucun mort n’est revenu sur ses pas pour informer les êtres humains en la matière (Lazare, ressuscité, n’a pas témoigné de son expérience en tant que "mort"). D’autres cultes se réfèrent à des concepts tout aussi irrationnels, la métempsycose, par exemple.
Il en résulte que seul l’agnosticisme détient la seule vérité rationnelle accessible et acceptable ! En effet, il accepte de ne pas pouvoir répondre à l’ultime et incontournable "pourquoi ?" de l’existence de l’Univers : plus on remonte dans l’échelle des "pourquoi", on débouche sur le Big-Bang (pour autant que cette théorie demeure la plus acceptable pour le moment) qui n’exonère en rien de se demander : Pourquoi le Big-Bang ?...
En conséquence, le déisme (1) et le théisme (2)(3), ainsi que l’athéisme, ne peuvent se prévaloir que d’un acte de foi préalable en l’existence d’un dieu (ou d’un principe créateur de l’Univers), pour les premiers, et en son inexistence, pour le second.
Pour les uns comme pour les autres, tout ce qui découle de leur acte de foi initial, irrationnel et fondamental, ne relève que de la pure construction intellectuelle, plus ou moins cohérente et rationnelle, ainsi que de la spéculation la plus entière dont la tangibilité demeure à la hauteur de la réalité supposée de leur indémontrable postulat.
Tout ceci s’est traduit, jusqu’à nos jours, généralement, par des coutumes, au mieux, ridicules ou, au pire, cruelles (physiquement ou moralement).
Au titre du ridicule, on peut citer les coutumes vestimentaires, gestuelles, etc. Je revendique le droit de me moquer de ces stupidités archaïques.
Au titre de la cruauté, on peut citer la circoncision, l’inquisition, l’excision, la lapidation, etc. Je revendique le droit de combattre ces aberrations anachroniques.
Il en résulte que les déistes, les théistes et les athées ne disposent d’aucune légitimité pour imposer aux agnostiques aucun concept découlant de leur foi fondatrice ainsi que de ses développements. Ils se doivent de profiter de la liberté de culte qui leur est due et respecter tous ceux qui ne partagent pas leurs convictions plus que discutables.
Donc, toutes les églises (4), déistes, théistes et athées se doivent de continuer d’être, ou de (re)devenir, des maisons de tolérance. Sinon, ce sera le bordel ! ! ! …
Considérant le contexte actuel, j’ignore si l’on peut raisonnablement espérer que l’agnosticisme se sera définitivement imposé avant la fin du IIIe millénaire.
Notes
(1) Déisme : croyance en l’existence d’un dieu ; mais sans révélation.
(2) Théisme : croyance en l’existence d’un dieu révélé et exerçant une action providentielle dans le monde : judaïsme, christianisme et islam.
(3) Ne pas confondre avec le « théisme » en tant que pathologie due à l’abus d’infusions de thé… Cette dernière pathologie pouvant s’apparenter à certain journalisme.
(4) Au sens étymologique : du grec « eklesia » = assemblée.