Du principe de la peine de mort
Les opposants à la peine de mort avancent un principe indiscutable à leurs yeux : la vie de tout être humain, même crimineli, est sacrée. Ce principe est parfaitement honorable.
Au demeurant, les partisans de la peine de mort partagent le même principe mais de manière plus nuancée : ils sont opposés à la peine mort mais exigent que les criminels soient les premiers à arrêter !
Aussi, principe contre principe, le second, selon lequel la vie d’un criminel n’est pas sacrée, est aussi honorable que le premier.
Par ailleurs, les opposants à la peine de mort assurent que celle-ci ne présente aucun caractère dissuasifii. La preuve en est que, malgré les exécutions de criminels, il se trouve toujours des gens pour commettre de nouveaux crimes passibles de la peine de mort.
Cet argument est facilement réfutable.
Les peines de réclusion ne présentent également aucun caractère dissuasif puisque, malgré leur existence, il se trouve toujours des gens pour commettre des délits et des crimes leur valant ces peines de réclusion.
Selon cette argumentation des opposants à la peine de mort, il conviendrait également de supprimer les peines de réclusion...
Les partisans de la peine de mort rétorquent que celle-ci présente un avantage indiscutable : la peine de mort interdit définitivement toute récidive.
Reste que l’argument le plus fort, et le moins discutable, contre la peine de mort demeure le risque d’erreur judiciaire et d’exécution d’un innocent.
Certes, ce risque est bien réel. Cependant, il n’est pas systématique.
Par exemple, si le cas de Christian Ranucci relevait bien du risque de l’erreur judiciaire, il n’en allait absolument pas de même pour Patrick Henry.
Ces deux cas illustrent parfaitement la nécessité que, si doute il y a, celui-ci doit bénéficier à l’accuséiii mais, également, le fait qu’il peut n’exister aucun doute.
Partant, les jurés devant statuer en matière de peine de mort, comme d’ailleurs en matière de réclusion perpétuelle avec ou sans peine de sûreté, doivent toujours demeurer ouverts à l’idée qu’il peut exister un doute raisonnable même si ce doute peut paraître invraisemblable.
À l’inverse, le risque d’erreur judiciaire ne doit pas, pour autant, leur faire refuser de voir les cas dans lesquels aucun doute n’est à retenir.
En conséquence, la peine de mort peut être appliquée à des primo-criminels avérés afin de rendre la justice pour le crime perpétré et assurer la société de l’élimination de tout risque de récidive.
La finalité de la peine de mort est de rendre justice et non pas de faire souffrir le condamné, psychologiquement ou physiquement, au travers des moyens mis en œuvre pour l’exécuter.
Aujourd’hui, il est parfaitement possible de tuer un criminel condamné à mort sans qu’il ressente absolument aucune souffrance.
Par exemple, sans que le condamné en soit informé, il est possible de lui administrer un puissant somnifère dans un de ses repas afin de le plonger dans un profond sommeil sans qu’il éprouve aucune angoisse psychologique.
Durant ce profond sommeil, il est alors possible de lui injecter un produit létal n’induisant aucune souffrance physique.
Dans cette hypothèse, la peine de mort serait-elle toujours plus barbare qu’une réclusion avec peine de sûreté de 30 ans (sans parler de la réclusion perpétuelle effective que certains
envisagent) ?
P.S. :
Exemple d'inconditionnalité absolue en matière d'opposition à la peine de mort :
Par JL (xxx.xxx.xxx.22)
29 janvier 09:24
"interdiction absolue de donner la mort pour quelque raison que ce soit"
Par Jean-Pierre
Llabrés (xxx.xxx.xxx.82) 29 janvier 11:06
En vertu de ce principe absolu, qu’ont fait les opposants à la peine de mort pour empêcher l’exécution de Saddam Hussein et de ses sbires ?
Par JL (xxx.xxx.xxx.22)
29 janvier 11:11
Interdiction de faire quelque chose n’a jamais signifié obligation de s’opposer physiquement à ce quelque chose.
Par Jean-Pierre
Llabrés (xxx.xxx.xxx.82) 29 janvier 11:21
"Interdiction de faire quelque chose n’a jamais signifié obligation de s’opposer physiquement à ce quelque chose",
Ponce Pilate (sic)...
Par JL (xxx.xxx.xxx.22) 29
janvier 12:14
Oui, Ponce Pilate, mais dans des cas précis, quand je ne suis ni pour ni contre ! [...]
Par exemple, je me moque du sort que l’on peut réserver à un criminel pour lequel je n’éprouve aucune empathie. Je réprouve ceux qui donnent la mort, en particulier ceux qui donnent la
mort de sang froid, et je leur dénie le droit de le faire en mon nom. Et pour ce principe, je suis prêt à me battre. Je ne me battrai pas pour sauver un assassin.
i Par « criminel », on entend ici l’auteur de meurtre ou de « crime sans meurtre » (viols et tortures sur enfants et femmes) commis dans des conditions« particulièrement horribles » ou en récidive (circonstances aggravantes).
ii En fait, nul ne sait le nombre de personnes désireuses d’en tuer une autre qui se sont retenues de commettre l’irréparable en raison de la crainte de la peine de mort ou de la réclusion.
iii Un accusé risquant la peine de mort ou la réclusion perpétuelle doit-il, alors, être déclaré innocent et relaxé ou moindrement condamné, respectivement, à la réclusion perpétuelle ou à la réclusion temporaire ?