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SincéritéS

Droits historiques et contemporains des Juifs d’Europe et du Proche-Orient

13 Octobre 2025 , Rédigé par Jean-Pierre Llabrés Publié dans #Histoire

Ce texte, rédigé initialement avant l’ère de GPT et aujourd’hui révisé, propose une lecture critique du comportement des nations européennes après la "Solution Finale à la question juive" (appellation nazie qui souligne encore plus la froideur et l'horreur de cette extermination industrielle que Shoah-Catastrophe ou Holocauste-sacrifice à dieu ; lire https://www.sincerites.org/article-suis-je-negationniste-39210234.html).
Il vise à susciter réflexion et débat, non à juger les peuples, mais à rappeler les responsabilités morales de l’Histoire.
 
Jean-Pierre Llabrés (version révisée)
 
Avertissement
Ce texte traite avant tout de la responsabilité européenne dans la question israélo-palestinienne. Il ne néglige pas pour autant l’antagonisme historico-religieux entre judaïsme et islam, bien antérieur à 1948. Sans cette hostilité ancienne, la Palestine aurait sans doute pu devenir un État démocratique binational judéo-arabe.
 
Point n’est besoin de revenir sur l’horreur absolue de la Solution finale.
Mais il serait illusoire de croire que la découverte de cette abomination a suffi à éteindre tout antisémitisme. Le pogrom de Kielce, en Pologne, le 4 juillet 1946, en est la preuve : quarante personnes massacrées, dont trente-sept Juifs, et quatre-vingts blessés parmi quelque deux cents survivants revenus des camps. Cet événement, survenu quatorze mois après la libération des camps, montre que la haine antijuive persistait même après la défaite du nazisme.
 
L’Europe et sa faute séculaire
 
Durant leur longue diaspora, commencée après la destruction du Temple, les Juifs furent partout persécutés à des degrés divers. L’Espagne les chassa en 1492, la France à plusieurs reprises entre le Moyen Âge et l’époque moderne, et presque tous les pays d’Europe pratiquèrent un antisémitisme d’État ou social.
Au terme de plus d’un millénaire et demi d’errance contrainte, la légitimité politique d’un droit exclusif sur la Palestine s’était naturellement affaiblie ; mais la légitimité morale d’exister comme peuple, elle, n’avait jamais disparu.
 
Après 1945 : une faute morale renouvelée
 
À la découverte des camps, les nations européennes auraient dû entreprendre un examen de conscience rigoureux sur leur responsabilité séculaire.
Cet examen aurait dû conduire non pas à “réparer” la faute en exportant les survivants vers la Palestine, mais à les réintégrer pleinement dans la citoyenneté européenne, sur leurs propres terres, comme citoyens à part entière d’un continent enfin guéri de sa haine.
 
Or, par facilité morale et par lâcheté politique, l’Europe choisit la voie de la décharge : elle soutint, ouvertement ou tacitement, la création d’un État juif en Palestine. Cette option permit d’expier symboliquement sa faute sans se confronter à elle. On crut ainsi résoudre la question juive, alors qu’on ne faisait que la déplacer, en créant une question palestinienne.
 
Le rôle du sionisme et des puissances coloniales
 
Il faut reconnaître que le projet sioniste ne naquit pas de la culpabilité européenne. Dès la fin du XIXᵉ siècle, Theodor Herzl et ses disciples avaient rêvé d’un retour à Sion. Mais les premières vagues d’immigration juive en Palestine se heurtèrent rapidement à la population arabe locale, et les mouvements sionistes dominants adoptèrent souvent une vision exclusive du territoire, marginalisant les Arabes.
Le mandat britannique, les rivalités franco-britanniques et les calculs géopolitiques d’après-guerre contribuèrent à cristalliser cette situation explosive.
 
Une autre voie, moralement plus juste
 
L’Europe aurait pu — et dû — proposer une voie différente :
celle d’une réintégration volontaire des Juifs sur le sol européen, appuyée par des garanties politiques, économiques et spirituelles, pour en finir avec des siècles d’exclusion.
Ce choix eût été plus difficile, moins spectaculaire, mais infiniment plus juste : pour les Juifs, qui auraient retrouvé la dignité sans l’exil ; et pour les Palestiniens, qui auraient été épargnés d’un conflit interminable.
 
Conclusion
 
La création d’Israël fut à la fois une victoire de la survie juive et un échec moral de l’Europe.
Une victoire, parce qu’un peuple martyrisé retrouva un refuge.
Un échec, parce qu’il résulta d’un refus collectif d’assumer la faute sur le sol même où elle avait été commise.
L’Europe, en exportant sa mauvaise conscience, a légué au monde un conflit qui dure encore.
 
Ce n’est pas juger les survivants que de dire cela. C’est rappeler que la rédemption ne peut jamais être déléguée.
 
 
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