Karl Marx affirmait qu’il fallait destituer la bourgeoisie pour faire émerger le prolétariat. Mais il n’a jamais précisé concrètement comment réaliser cette transition. Ses disciples ont cru bon de traduire cette idée en actes révolutionnaires : la Russie bolchevique en 1917, la Chine maoïste en 1949, sans oublier de nombreux pays dans le monde qui ont tenté l’expérience communiste, souvent dans la douleur.
Ces révolutions, en prétendant abolir les classes sociales, ont accouché de nouveaux systèmes autoritaires, et n'ont jamais su éradiquer ni les inégalités ni les privilèges. Pire encore : cette opposition radicale entre bourgeoisie et prolétariat a contribué à une instabilité mondiale qui a culminé dans les deux conflits mondiaux de 1914 et 1939.
L’Europe démocratique, profondément marquée par ces chocs successifs, n’a depuis jamais retrouvé de cap socio-économique clair. Tandis que les États-Unis ont assumé un capitalisme sans complexe, les pays européens naviguent, depuis 1945, entre des tentatives de socialisme et un capitalisme souvent perçu comme inhumain, sans jamais parvenir à concilier efficacité économique et justice sociale.
En 2025, cette impasse appelle une refondation. Non pas en répétant les erreurs du passé, mais en tirant les leçons de deux siècles d’affrontements idéologiques. C’est pourquoi je propose un capitalisme humaniste : un modèle où le prolétariat n’est pas invité à détruire la bourgeoisie, mais à y être intégré. Un modèle fondé sur l’épargne et l’investissement collectif, où chaque citoyen peut devenir acteur et bénéficiaire du capital. Un système où les fruits de la croissance profitent à tous, sans abolir la propriété privée ni étouffer l’économie de marché.
Ce n’est ni un retour en arrière, ni une utopie : c’est un avenir réaliste, rationnel et profondément pacificateur.
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