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De "Rerum Novarum" à "Pour un capitalisme HUMANISTE" : L’évolution d’une doctrine pour refonder le XXIᵉ siècle

10 Octobre 2025 , Rédigé par Jean-Pierre Llabrés Publié dans #Politique

Préface analytique

Jean-Pierre Llabrés

L’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII, publiée en 1891, fut un jalon fondateur de la doctrine sociale de l’Église. Elle posait pour la première fois un regard lucide sur la question ouvrière et sur les déséquilibres d’un capitalisme industriel triomphant, cherchant un chemin entre le socialisme révolutionnaire et le libéralisme absolu.

Plus d’un siècle plus tard, mon essai Pour un capitalisme humaniste s’inscrit dans cette même quête d’équilibre entre liberté économique et justice sociale. C’est pourquoi j’ai imaginé, à titre de méditation intellectuelle, une encyclique posthume attribuée à Léon XIII, où le pape, quelques années après Rerum Novarum, aurait reçu en audience un ancien disciple de Karl Marx.

Cette rencontre fictive permet d’exprimer une idée centrale de ma pensée économique : le dépassement de la lutte des classes non par la destruction d’une catégorie sociale, mais par l’intégration du prolétariat dans la bourgeoisie grâce à la propriété collective du capital. Cette fiction éclaire le lien logique et moral entre Rerum Novarum et le Capitalisme Humaniste : la réconciliation de la compétitivité et de la solidarité, de l’enrichissement et du partage, de la croissance et de la fraternité.


Encyclique posthume “Capitalismus Humanistus”

de Léon XIII

Karl Marx mourut en 1883. Peu de temps après avoir publié mon encyclique Rerum Novarum en 1891, je reçus en audience privée un disciple anonyme de Marx.
Il se présenta comme économiste, et bien qu’agnostique — tendance athée, précisa-t-il — il me dit avoir été profondément touché par mon texte.

Il m’expliqua qu’il s’était séparé de Marx sur un point fondamental. Son maître voulait abolir la bourgeoisie ; lui pensait qu’il fallait au contraire y intégrer le prolétariat, non par la violence, mais par l’enrichissement.

« Je fis remarquer à Karl Marx, me raconta-t-il, qu’il omettait la seconde option de son alternative : amener le prolétariat à se fondre dans la bourgeoisie en l’enrichissant.
Marx prit très mal cette remarque et me demanda comment un tel enrichissement serait possible.
Je lui répondis que le prolétariat devait copier la bourgeoisie dans son mode d’enrichissement.
Pour cela, il devait consentir à un effort collectif et régulier d’épargne, géré démocratiquement, et investi dans l’économie marchande. Les dividendes, réinvestis année après année, grossiraient le capital commun, jusqu’à produire des revenus suffisants pour verser à chaque citoyen une rente, que l’on pourrait nommer “dividende universel”.
Ainsi, le prolétariat deviendrait propriétaire collectif du capital, et la lutte des classes serait rendue caduque. »

Karl Marx rejeta ce projet, le jugeant trop lent ; il croyait la révolution plus rapide, plus efficace. Ce fut la rupture entre eux.


Codicille de Léon XIV

J’ai découvert cette Encyclique posthume dans les archives de mon prédécesseur Léon XIII.
Je ne comprends pas pourquoi cet ancien disciple de Marx est resté anonyme, ni pourquoi Léon XIII n’a pas publié ce texte de son vivant. Ensemble, ils auraient pu changer le XXᵉ siècle — et peut-être éviter tant de souffrances humaines.

Parce qu’elle me semble d’une profonde pertinence et d’une grande actualité, je la rends publique afin que les responsables politiques, les penseurs et les économistes du monde entier s’en inspirent pour bâtir un ordre plus juste, plus stable et plus fraternel — pour le plus grand bonheur matériel et moral de l’humanité.

En conclusion, à ceux qui reprocheraient la lenteur du processus proposé, je rappellerai ce que la précipitation révolutionnaire inspirée par Marx a produit : des révolutions sanglantes, des dictatures brutales, l’éradication de la bourgeoisie, la suppression des libertés et, finalement, l’échec économique.
La hâte révolutionnaire a coûté non des dizaines, mais des centaines de millions de vies humaines.

À l’inverse, l’épargne patiente, la construction démocratique et la croissance du capital par la paix sont les voies d’un progrès véritablement humaniste.

La lenteur n’est pas une faiblesse ; c’est un choix de civilisation.


 

 

 

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