Dominique Galouzeau de Villepin, candidat à l'élection présidentielle de 2027
"Courage relatif" de Dominique de Villepin devant l'ONU contre la guerre en Irak (2003)
Publié le 1er décembre 2023 à 03:00
Par Jean-Pierre Llabrés
Force discursive de Dominique de Villepin à l’ONU, le 14 février 2003
« Il [de Villepin] a une haute idée de l’État, du service de l’État, comme le général de Gaulle ; il aime viscéralement la France. Il en a été le plus prestigieux ambassadeur à l’ONU lorsqu’il a porté très haut la voix de notre pays contre la guerre en Irak, avec le panache qu’on lui connaît, au point d’être applaudi par l’Assemblée — chose inhabituelle. »
Le citoyen Dominique de Villepin, fondateur de République Solidaire, demeure aujourd’hui admiré pour son discours du 14 février 2003 à l’ONU. Est-ce justifié ?
Il faut rappeler qu’à l’époque, si la preuve avait été apportée que Saddam Hussein possédait bien des armes de destruction massive, les résolutions antérieures de l’ONU, signées par la France, auraient contraint cette dernière à entrer automatiquement en guerre aux côtés des États-Unis contre l’Irak.
Le 5 février 2003, Colin Powell, secrétaire d’État américain, prend la parole devant le Conseil de sécurité. Pour tenter de convaincre l’opinion mondiale de la « légitimité » d’une action militaire, il s’appuie sur des photos satellitaires, des écoutes téléphoniques, et livre un réquisitoire contre le régime de Saddam Hussein. Il l’accuse de violer ses obligations en matière de désarmement et d’entretenir des liens avec Al-Qaïda. Ce jour-là, Powell brandit également une petite fiole censée prouver que le régime détient des armes de destruction massive. Ce mensonge servira de prétexte à l’intervention militaire.
Le 14 février 2003, Dominique de Villepin, ministre français des Affaires étrangères, prononce à l’ONU un plaidoyer vibrant contre la guerre et en faveur du renforcement des inspections. Il est ovationné par de nombreux représentants de pays non membres permanents du Conseil de sécurité. Powell lui répond froidement : « Plus d’inspecteurs ? Désolé, ce n’est pas la solution. »
Dans les jours qui suivent, les États-Unis et quelques alliés choisissent de passer outre au Conseil de sécurité pour déclencher l’intervention militaire, afin d’éviter un veto français ou d’autres oppositions.
Le discours de Villepin fut donc, sur le fond, un geste habile sur le plan politique et diplomatique — mais il servit aussi, de manière opportuniste, à dégager la France de ses obligations issues des résolutions qu’elle avait pourtant elle-même signées. En poussant les États-Unis à sortir du cadre onusien, la diplomatie française s’évitait ainsi le dilemme inconfortable de devoir honorer ces engagements au cas où la preuve des armes de destruction massive serait établie.
En ce sens, le discours de Villepin, loin de n’être qu’un acte de courage désintéressé, fut d’abord un geste de prudence habilement mis en scène. Il ne mérite pas le lyrisme que l’on veut parfois lui prêter.
S’il avait voulu marquer réellement l’Histoire, Dominique de Villepin aurait pu, ce jour-là, prendre un risque symbolique fort : par exemple, s’avancer vers Colin Powell et exiger qu’on lui apporte une cage en verre étanche contenant un animal — un oiseau ou un rongeur —, briser la fameuse fiole de « poison » à l’intérieur et démontrer, par l’évidence, l’inanité de cette mise en scène américaine. Une image spectaculaire qui aurait alors frappé les esprits du monde entier.
Enfin, il n’est pas inutile de rappeler une leçon plus récente. En novembre 2021, les services de renseignement américains informèrent le président Joe Biden que la Russie de Poutine préparait une attaque imminente contre l’Ukraine. Mais Biden ne fut pas cru ni suivi par les dirigeants européens — encore marqués par le souvenir de la fiole de Colin Powell en 2003.
La situation tragique de l’Ukraine découle en partie de cette incrédulité, et du fait que Joe Biden ne pesa pas de tout son poids dès janvier 2022 pour imposer l’intégration immédiate de l’Ukraine dans l’OTAN — ce qui aurait probablement dissuadé Poutine de passer à l’attaque.
À quoi tiennent parfois les grands tournants de l’Histoire…
Villepin et la dette publique française
En quelle année la politique que vous pourriez mettre en œuvre permettra d'apurer la dette de plus de 3.500 milliards d'euros de la France ?
Question restée sans réponse.
En quelle année la politique que vous pourriez mettre en œuvre permettra d'apurer la dette de plus de 3.500 milliards d'euros de la France ?
Question restée sans réponse.
J'ai posé cette question à (entre autres) Mélenchon, Faure, Tondelier, Roussel, Ruffin, Attal, Attali, Darmanin, Philippe, bayrou, Lisnard, Wauquiez, Villepin, Pradié, Bardella, Le Pen tous candidats à la prochaine élection présidentielle sans obtenir aucune réponse ni projet.
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