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SincéritéS

Le problème des retraites justifie-t-il la crise politique et les psychodrames que la France traverse depuis un an et demi ?

16 Octobre 2025 , Rédigé par Jean-Pierre Llabrés Publié dans #Politique France

Et si la crise des retraites n’était qu’un malentendu comptable ?
Nous subventionnons déjà nos retraites par l’impôt, mais personne n’ose le dire.
 
Posons calmement les faits.
En 2024, les retraites françaises ont été financées ainsi :
 
67 % par les cotisations sociales des travailleurs et des employeurs, soit 271,1 milliards d’euros ;
14 % par des impôts et taxes affectés, notamment la CSG et certaines fractions de TVA, soit 56,6 milliards d’euros ;
17 % par des transferts internes entre régimes de sécurité sociale, soit 66,8 milliards d’euros ;
2 % enfin, par des subventions directes de l’État aux régimes spéciaux, soit 7,8 milliards d’euros.
Total : 402,3 milliards d’euros.
 
Autrement dit, près d’un tiers du financement des retraites ne provient déjà plus des cotisations des travailleurs.
Nous complétons le système depuis des années avec de l’argent public, mais sans jamais oser le dire.
 
Il y a quelques décennies, il existait quatre cotisants pour un retraité.
Aujourd’hui, il n’y en a qu’un et demi.
Ce simple rapport arithmétique suffit à comprendre pourquoi le système par répartition ne peut plus, à long terme, être équilibré.
La pyramide des âges s’est inversée ; la durée de vie s’allonge ; et la croissance de l’emploi ne compense plus la démographie.
 
Ne nous voilons pas la face : le régime des retraites par répartition est déjà subventionné par l’impôt.
Les contribuables français le financent inconsciemment, à travers des circuits budgétaires que peu de responsables politiques osent expliciter.
Autrement dit, nous vivons déjà dans un système mixte, mi-contributif, mi-fiscalisé — mais sans en avoir tiré les conséquences politiques.
 
Dès lors, plutôt que d’imposer des réformes impopulaires qui déplacent les curseurs sans changer la logique, ne serait-il pas plus honnête d’admettre collectivement que la Nation choisit de subventionner son système de retraite ? Cela évitera des querelles interminables sur l'âge de départ à la retraite ainsi que sur une illusoire recherche de l'équilibre financier...
Et de le faire en conscience, tant que nous n’avons pas encore bâti un modèle plus soutenable ?
En attendant, le problème est relativement simple et se décline en quatre solutions : augmenter le'âge de départ à la retraite, augmenter les cotisations, diminuer les pensions de retraite ou assumer de subventionner le système par l'impôt.
 
Ce modèle, je le propose depuis longtemps : le capitalisme humaniste.
Un système dans lequel les profits du capital, placés et gérés collectivement dans un fonds souverain, financent progressivement un dividende universel.
Ce dividende viendra, à terme, remplacer les pensions et les aides sociales, assurant à chacun une part égale des fruits du capital productif national.
 
Plutôt que de prolonger indéfiniment l’agonie du système actuel, planifions sa transition :
du régime de répartition fondé sur le travail, vers une solidarité fondée sur le capital partagé.
 
La crise des retraites ne vient pas d’un manque d’argent, mais d’un manque de lucidité.
La France débat du thermomètre au lieu de reconnaître la fièvre.
 
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